En première ligne de ce plan d’action, se trouvent les interprofessions viticoles regroupées au sein du Comité National des Interprofessions des Vins, le Conseil de Surveillance ainsi qu’un Directoire technique.
Ces différents organes sont soutenus par le Ministère de l’Agriculture, à travers un Conseil scientifique, et par un comité mixte de suivi qui regroupe les différents partenaires (IFV, Inrae, FFPV, les Chambres d’agriculture et les acteurs du conseil, du développement et de la formation).
Qu’est-ce que le dépérissement ?
Le dépérissement dans le domaine viticole correspond à un phénomène aux causes multiples. En effet, celui-ci peut être dû à des maladies (les viroses, maladies du bois et phytoplasme) mais également à des facteurs en lien avec le climat (changement climatique, stress environnemental), au sol, à l’environnement sociotechnique (matériel végétal disponible, réglementation, conseil technique) ou aux pratiques viticoles liées à l’exploitation.
Quoi qu’il en soit, ce phénomène conduit à des pertes de rendement importantes pour le vignoble touché.
Une approche globale
Le Plan national dépérissement du vignoble adopte une approche globale qui ne se focalise plus uniquement sur les aspects techniques et scientifiques liés aux maladies mais sur tous les niveaux de la filière pour trouver les moyens de lutter activement.
C’est un plan qui s’inscrit sur la durée et qui permet aux viticulteurs de limiter le phénomène de dépérissement tout en prenant en compte les contraintes économiques et réglementaires du secteur.
Les objectifs du Plan national dépérissement du vignoble sont multiples :
|
L’état des lieux du plan : les chiffres et dates clés
Selon FranceAgriMer, en 10 ans, 19 % de la surface des vignes mères de greffona disparu et le dépérissement est responsable d’une perte de rendement annuel de4,6 hL/ha. La vigne en France représente 10 % de la surface mondiale de vigne d’après le bilan de l’OIV en 2017.
Le domaine viticole est une part majeure de l’agriculture : il concerne une exploitation sur cinq, selon les chiffres de la CNIV. Cela le place en première position des secteurs agricoles français en valeur.
Concernant les dates clés du projet et de son développement, il est important d’en citer certaines :
- Mars 2016 : l’annonce du Plan national dépérissement du vignoble au salon de l’agriculture de Paris.
- 7 avril 2016 : la présentation officielle du Plan national dépérissement du vignoble à la filière à AgroParisTech, l’institut national des sciences et industries du vivant et de l’environnement.
- 20 septembre 2016 : la signature de l’accord-cadre pour la mise en œuvre du Plan dépérissement par Stéphane Le Foll, Jean-Marie Barillère et Jérôme Despey.
- 25 février 2017 : le lancement de la plateforme collaborative Plan dépérissement.
- 25 mars 2019 : la création de l’outil “Diagnostic en ligne” pour faire le point rapidement sur la situation d’un vignoble face au dépérissement.
- 24 mai 2019 : la création de sept nouveaux programmes de recherche financés par le plan.
Pleins phares sur les trois axes du plan
Le Plan national dépérissement du vignoble, également appelé plan PNDV-2, s’articule autour de trois axes principaux.

Le matériel végétal
L’objectif majeur est ici de sécuriser l’approvisionnement en plants de vigne en effectuant des partenariats avec les pépinières. Cela permet également d’axer la recherche sur l’innovation en ce qui concerne les techniques de production et de plantation.
Ensuite, l’appel au matériel végétal permet une meilleure adaptation au changement climatique tout en réduisant l’utilisation de produits phytosanitaires.
Enfin, cela contribue à la lutte contre les éventuelles maladies. Dans ce contexte, une instance nationale a vu le jour pour permettre un meilleur accompagnement/échange entre les professionnels du secteur ainsi que le développement de l’innovation variétale.
La recherche au niveau national et régional
Au début de l’année 2021, les commissions techniques des interprofessions élargies ont fait le point sur la situation dans les régions viticoles ainsi que sur les problématiques régionales existantes liées au dépérissement.
Il s’agit là également de rencontrer les principaux acteurs sur le terrain et d’échanger avec eux pour établir ensemble les nouvelles priorités de recherche. Suite à cette consultation, de nouveaux appels à projets ont pu voir le jour.
Les appels à projets évoluent chaque année en fonction des besoins du secteur. Cependant, ils sont basés principalement sur les priorités de recherche suivantes :
|
Le transfert et la régionalisation
Cette ultime phase consiste à passer de la recherche à la pratique avec la définition des sujets à traiter en priorité et avec l'utilisation d'outils adaptés sur le terrain. En parallèle, unprojet de construction d’observatoire de la santé du vignoble est en cours suite à un appel à projet lancé en 2021. Celui-ci se base sur trois domaines jugés prioritaires : la biologie du sol, la coordination de l’innovation variétale et la surveillance des maladies émergentes.
Une équipe formée de 15 personnes référentes du Plan PNDV-2 (nommée “Les 15 du Plan”) a été créée afin de gérer l’animation régionale auprès des acteurs du secteur (chambres d’agriculture, conseil privé, lycées, pépinières, interprofessions).
Depuis 2017, le Plan national dépérissement a l'objectif principal d’apporter aux acteurs viticoles des solutions concrètes, techniques, scientifiques et humaines. Au total, le projet a vu naître 4 appels à projets, qui ont mené au financement de 26 programmes de recherche et 29 réseaux de viticulteurs dans trois régions pilotes : le Val de Loire, la Charente et le Rhône Provence.